Tu observas la feuille de papier, stoïque. Ce n’était pas de l’étonnement, dans ton regard, juste une interrogation. Une nouvelle préfète, qui plus est ta coéquipière de maison, et personne ne t’en avait informé ? Tu bloquas cette pensée. Tu ne devais t’en prendre qu'à toi-même, tu aurais dû te renseigner, qu’importe tes occupations, Lyes.

Tes cheveux blonds attachés en arrière, tu repris la lecture de la feuille éclairée par une lampe torche. Tu avais peut-être des oreilles pointues, et des yeux étranges, mais tu n’en avais pas les attributs du loup à tes côtés. Sven regarda la demoiselle, puis se focalisa ensuite sur toi, lorsque tu pris la parole.

« Tu tombes bien tu sais ? » Dis-tu d’un ton rassurant, un mince sourire aux lèvres. « Je suis préfet des Quartz, donc ton coéquipier. »

Tu ne fus pas tant surpris par son côté muet ; tu le déduisis par logique. Elle ne s’amuserait pas à écrire sur une feuille si elle savait parler. Pour autant, tu ne dis rien, grâce à ce respect qui t’était coutumier.

« Et tu as parfaitement le droit de te trouver ici, c’est la salle des points. »

Revenant de ton entraînement d’escrime, tu portais encore l’épée dans ton dos, et ton attirail dans une main. De l’autre, tu pointas ton visage du doigt.

« Si tu ne me connais pas, je suis Lyes D. Dexeras, quatrième année. Tu es en deuxième année, je crois ? »

Elle était bien tombée, et autant la rassurer. De toute manière, tu avais l’intention de l’aider de ton mieux pour son nouveau rôle. Enfin, tu avais une heure de battement, alors autant s’en occuper maintenant, tu étais curieux de sa personne.

Tu te penchas un peu en avant, pour lire la première et la seconde feuille tendues. Un mince sourire étira tes lèvres, en voyant qu'elle avait entendu parler de toi. Cela te mettait-il à l'aise, Lyes ? Avais-tu confiance en toi ? Plutôt que tu étais satisfait, pas la satisfaction d'être connu en soit, mais le fait que ton travail et tes efforts t'avaient mené jusqu'ici, à ce qu'on pense à toi, à ce que tu laisses une trace dans l'esprit des gens. Dans tous les cas tu opinas du chef à sa question.

« Je vais t'aider bien sûr. C'est mon rôle de préfet, et c'est aussi le tien désormais, d'aider ! »

Tu rappelas ses propres dires écrits. Puis, tu souris de manière rassurante, voir attendrie. Cette maladresse, tu la trouvais adorable Lyes, car tu appréciais les gens maladroits. Tu posas ta main sur le haut du crâne de la demoiselle, et frotta celui-ci de manière légère pour ne pas la décoiffer mais surtout rassurante. Elle te rappelait quelqu'un. Face à face, tu dis avec franchise et douceur :

« Tu n'as pas à t'excuser, tu as le droit d'être maladroite ou de verser une larme car tu as mal, tu sais ? Je ne te connais pas, mais j'aimerai que tu saches que ce n'est pas car tu es préfète qu'il faut que tu te montres invincible ou toujours pleine d'assurance, c'est au contraire en te montrant comme tu es que les gens viendront vers toi, et ne te verrons pas comme une autorité supérieure là pour les rappeler à l'ordre à chaque faux pas. »

Ne te fichais-tu pas du monde, Lyes ? Toi-même, tu montrais que peu tes faiblesses, tu voulais rassurer, montrer comme tu étais digne de confiance et ne pas faiblir, ne pas soupirer de fatigue, ou avoir la tête qui tourne à force de trop d'efforts. Pour autant, tu ne souhaitais ce comportement pour la jeune Miyuki. Tu te remis droit, Sven suivant tes pas tandis que tu ouvrais la porte, laissant la lumière entrer dans la pièce. Autant aller dehors pour faire connaissance et l'aider.

« On va se poser à la lumière, d'accord ? Je vais t'aider de mon mieux ! »

Tu étiras un sourire franc, l'invitant à vous suivre, le loup et toi.