Les cours de combat, ça me stresse toujours un peu. Parce que c’est important, et parce qu’Artème me fait un peu flipper. Et aussi parce que je pense que c’est plus important que les maths. Quoiqu’il en soit, je me réveille toujours super tôt quand y’a des cours de combat parce que je flippe. Ca craint. Je crois que j’ai toujours pas digéré l’hydre de la dernière fois. J’ai cru que j’allais crever, pour de vrai !! Enfin bref.
Je me lève, je me lave, je m’habille, je mange et j’y vais. Normal quoi.

Une fois dans la salle de cours, je zieute un peu les gens qui sont déjà là. En fait, j’ai un peu peur que mon petit déj remonte. Puis il fut temps d’entrer dans le simulateur. J’étais accompagné de Zed, et lui, son pouvoir pouvait nous être utile, alors c’est tant mieux. Je me mis à scruter les alentours.

« Y’a pas de gros monstre, ça va. » marmonnai-je.

Mais Zed avait décidé de partir explorer de son côté. Et il me fait sursauter avec son hurlement, ce taré ! Je suis néanmoins son conseil, et je me dresse sur le rocher à mon tour. Avant de redescendre précipitamment.

« Ca m'étonnerait qu'ils donnent leur viande comme ça... Putain mais y’en a combien ?! »

Zed a dit au moins 100. C’est trop pour qu’on s’en occupe un par un ; il nous faut un moyen de tous les tuer d’un coup, genre une onde sismique ou un truc comme ça. Peut-être qui si on chante, leurs cerveaux vont exploser ? Discrètement cette fois, je jette un œil aux… trucs. Seulement pour en voir quelques-uns s’approcher d’un peu trop près.

« Y’en a qui viennent par-là ! On fait quoi ? On peut pas juste foncer dans le tas ! » je me mets à chuchoter furieusement et à toute vitesse. Il faut réfléchir à un plan, et dois avouer que quand je me retrouve face à une armée de bouffeurs d’humains, mon cerveau a tendance à blackouter. On fait quoi dans ces cas-là ? Avant tout, il faut nous occuper de ceux qui viennent déjà, ou au moins nous faire gagner du temps. A l’arrache, je ramasse une poignée de cailloux et les jette au loin, dans l’espoir que les monstres soient attirés par le bruit. J’espère qu’ils sont juste débiles en fait.

« On pourrait… Détourner leur attention et tuer leur chef, s’ils en ont un ? »
Idée au pif et stratégie 10/10. Je l’ai volé dans un guide des plans foireux pour les moins de 7 ans merci bien. En plus j’ai même pas pu repérer un quelconque chef bordel.

En voyant les espèces de… soldats ? Nomades ? se diriger vers les cailloux, et en entendant Zed ricaner, je me mis à sourire. Ces machins manquaient de neurones, et ça, c’est un bon point pour nous. Et puis mon plan élaboré en 2 secondes top chrono semble plaire à Zed, qui a l’air vachement motivé. Bruyamment motivé, même. Habituellement, je trouve ça drôle, mais là ça va nous attirer des emmerdes non ?
C’est alors qu’il bondit sur un rocher et se mit à déclamer les discours qu’on entend dans les films de super héros.

« C’est pas vrai… »

Je me retiens de rire, parce que même si la situation a quelque chose de comique, ça veut surtout dire que TOUT LE MONDE va venir vers nous. Et je doute que les cailloux soient vraiment utiles à ce moment-là. C’est donc pas très rassuré que je monte sur le rocher aux côtés de Zed pour sonder l’assemblée.

« Là ! Le grand là ! C’est le chef ! Ou bien juste un papa… ? » je termine de manière un peu hésitante et ridicule. Un papa monstre bouffeur d’humain, tout à fait. Je sais même pas s’ils peuvent avoir des enfants, ces trucs-là. Tiens en parlant d’eux, ils se rapprochent dangereusement.

« Oh merde hein ! »

Je saute du rocher et me mets à courir dans la direction opposée de Zed, mais toujours à portée de voix. On laisse tomber les cailloux, je sors mes couteaux et je fais flasher mes mains de leur lueur verdâtre, histoire de capter leur regard. Et puis je me défends, encore et encore, alors qu’ils essaient de me bouffer. Puis je vois Zed qui rate son attaque. Il peut l'avoir, ça ira.

« Vas-y, courage ! Putain lâche-moi toi, comparés à une hydre, vous êtes POURRIS ! »

Et c’est vrai qu’ils sont relativement faibles je trouve ? Je dois juste être assez rapide pour esQUIVER ?? C'est pas passé loin, là ! Et RIPOSTE !

Ok, je me plante, et les mains griffues et pleines de sang des cannibales se rapprochent un peu trop près de moi à mon goût. Je grimace, repoussant les assauts en faisant de mon mieux pour pas me retrouver entre leurs pattes, parce que je ne doute pas qu’ils se feront un plaisir de me dépecer et de me bouffer. Et ça, ça fait pas trop partie de mon plan.
Et ils sont rapides. Cons mais rapides.

« CAM, je vais tenter de le neutralisé, continue ce que tu fais ! »

Je tourne la tête vers Zed, en esquivant dans le même temps les attaques des sbires du cannibale en chef. Celui-ci a l’air plutôt coriace quand même. Ce serait bien si je pouvais aider Zed, mais pour l’instant, j’essaie de neutraliser le plus de nomades possible. Je pense que j’en ai déjà éliminés quelques-uns, ça avance.

« C’est sûr que je vais pas partir faire un tennis, là… » je marmonne. En revanche, après l’attaque de Zed, le chef a l’air de vouloir nous fausser compagnie. Calculant sa trajectoire, je me concentre pour flasher un grand coup, histoire d’éblouir mes adversaires qui restent un peu hagards, le temps de m’échapper, et je me lance vers le chef, les lames en avant.

« Arrête de courir partout bordel ! »

Et j’attaque.
Et si les autres reviennent vers moi en courant, avec un peu de chance, ils pourront pas s’arrêter et ils écraseront leur chef.
Stratégie 10/10.

Je fais les gros yeux devant le cannibale bizarroïde qui se tord et convulse à mes pieds. J’ai réussi ? C’est la meilleure nouvelle de la journée. Je me mets à rire super fort d’un coup, sans doute à cause du stress que j’avais accumulé. Mais j’aurais pas dû parce que les autres machins explosent simultanément, et je vois avec horreur tripes et boyaux voler. Je referme promptement ma bouche pour ne la rouvrir qu’une fois l’explosion terminée.

« J’en ai mangé ?! J’ai pas vu j’en ai mangé ?! »

C’est la panique. En fait je suis pas trop sûr si j’ai reçu quelque chose dans la bouche, je me sens comme anesthésié là. Dégoûté, je vire au blanc. Blanc comme le mur de ta salle de bain, ouais.

« Ça pue… Pas terrible comme camouflage. »

Je grimace, me pince le nez, puis je me tourne vers Zed. On est dégueulasses, mais on est contents je pense. Je suis heureux qu’on ait réussi.

« J’aurais pas pu le faire si tu l’avais pas envoyé dans ma direction, honnêtement. »

Maintenant, y'a plus qu’à attendre qu’Artème arrive. On pourrait peut-être utiliser les fluides des monstres pour se faire des masques de beauté si on était un peu cons. Mis à part l’odeur et les morceaux, le côté gluant est amusant.

Au final, l’homme regarda ses deux étudiants quitter le cours de combat puis décida de se rendre dans la section de Zedekiah et de Camille. Il avait bien fait puisqu’il assista à la final et l’homme secoua la tête en soupirant un moment. C’était de plus en plus facile, mais ne devait-il pas être content? Cela signifiait que les étudiants prenaient les cours au sérieux et qu’ils s’amélioraient. Zed était toujours le même, bruyant et courant dans tous les sens. Camille un peu le contraire courait, mais de façon beaucoup plus stratégique. Il fronça les sourcils en regardant l’attaque du jeune homme au teint vert puis haussa un sourcil.

Quand les nomades explosèrent soudainement, Artème resta calme puis s’approcha des deux étudiants. L’un d’eux semblait amusé du résultat et l’autre avait peur d’en avoir avalé. « C’est virtuel, même si tu en avale, ce n’est pas réellement vrai. » Dit-il en croisant les bras, observant les deux garçons. Ils avaient bien travaillés, ce qui lui avait plus.

« J’ai vu le début de votre combat, c’était une bonne idée de faire diversion. Zedekiah, tu es bruyant en combat c’est un atout et une faiblesse, mais je vois que tu sais très bien t’en sortir. Tu serais un bon capitaine, prendre les coups à la place de tes membres. » Il posa son regard sur Camille puis lui tendit un mouchoir, bien que dans quelques minutes tout le décor changerait.

« Tu sembles ne pas savoir combattre, mais tu es redoutables. Je suis de plus en plus impressionné. Vous montez de niveau tous les deux. Vous êtes libres de faire ce que vous voulez, ouste. Vous avez la journée de libre. »